Le Monde - Josyane Savigneau - 30/08/2002
 
Pour son premier livre, Cécile Beauvoir, 35 ans, professeur d'anglais à Vichy, a courageusement choisi un genre, la nouvelle, qui a, en France, malheureusement, une assez mauvaise réputation, les lecteurs étant censés préférer les longs récits, à rebondissements et péripéties - ce qui est une vision bien réductrice du roman. On aurait tort pourtant de passer à côté de ces douze petits textes qui témoignent d'une belle maîtrise, déjà, par Cécile Beauvoir, de la forme brève. Evocation en deux pages d'une femme qui « rangeait les aiguilles et les pelotes dans un étui de plastique rouge, allongé, avec une fermeture Eclair et une poignée blanche sur le côté ». « C'est ma mère retrouvée » (« Laine et tricot »). Un amour ancien qui revient lorsqu'on retrouve par hasard, dans l'armoire, un gilet qu'on n'avait jamais voulu jeter (« Le vieux gilet »). Et toujours cette attention aux détails qui fait les bons nouvellistes. Un objet, une sensation, une odeur, pour évoquer en quelques mots une absence, un désir, une histoire dont on ne connaîtra pas les péripéties, mais seulement les traces. En particulier dans les deux textes mélancoliques, presque de deuil, qui se répondent - « Summer Love », « Contemplation » - et mettent en scène les mêmes personnages. Luc Jarnod, professeur de littérature anglaise, fumeur de pipe et une jeune femme qui l'aime, désormais éloignée de lui. Summer Love, c'est un livre offert à cette femme par Luc Jarnod, « les poèmes d'un homme d'âge mûr à une jeune femme »...
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